jeudi 13 mars 2014

"Les grandes eaux"

Hello mesdames,



Je participe bien volontiers au concours lancé par Marie, notre MissK, que je remercie mille fois de nous proposer.

Vous trouverez le lien de son concours ici

N'hésitez pas à y jeter un coup d'œil, et surtout à découvrir son blog...

Chroniques pétillantes de l'atmosphérique Marie Kléber

Il recèle de textes et de récits qui ne vous laisseront pas indifférentes... ;-) 


J'ai choisi le thème "écrivain en herbe", et je vous livre ci dessous ma prose (de fortune)...

J'espère que vous apprécierez ce petit texte, sans prétentions.


Et voilà, que de nouveau elle... perdait les eaux....

C'est l'image qu'elle en eut sur l'instant, bizarrement.

Perdre les eaux, c'est tellement féminin, n'est ce pas?

On trouve parmi les définitions de ce phénomène, ceci:

" La perte des eaux est un moment clé car elle annonce d'une part la fin de la grossesse, et d'autre part l'imminence de l'accouchement "

Une sorte de déclic physiologique, à l'approche d'un évènement majeur pour tout un chacun: celui du miracle de la vie!

Elle intervient à un moment bien déterminé, et stratégique, pour signifier la fin de la grossesse, et l'arrivée de la naissance.

Exclusivement féminine... la perte des eaux est l'apanage de nous autres, femmes., qui sommes les seules à pouvoir porter la vie, et donner naissance.

Tiens, et si cela nous conférait une fibre spéciale, intrinsèque, une sensibilité accrue, indécelable, et propre  aux seuls membres de notre sexe?

Le sexe faible... car il faut être faible pour être la proie de ce flot soudain qui nous caractérise... C'est du moins ce que pensent beaucoup d'hommes!

L'analogie s'imposa à elle comme une évidence...

Pleurer, serait donc génétiquement féminin, à l'instar du phénomène de la perte des eaux?

Nous aurions cette faculté, un certain "talent caractéristique", affublées d'un bonus "liquide" à la naissance?

Ce qu'elle avait toujours trouvé ingrat, défaut honteux, était peut être un don du ciel, cadeau doux-amer de Dame Nature, après tout?



La rançon d'une gloire qui appartient aux seules femmes, celle de pouvoir procréer, donner la vie, perpétuer  l'espèce, et de produire le liquide nourricier ... 
Allaiter, un geste d'amour et de vie dont elle avait été fière, et dont elle avait revendiqué d'avoir fait si longtemps...

Ainsi, nous serions  dotées d'une réserve intarissable vouée à permettre l'allaitement?
Nos larmes seraient tel un mécanisme pour évacuer trop plein et surplus inutile, sorte de technique d'ajustement, pour ainsi dire?

Ou bien encore notre talon d'Achille, le défaut de la cuirasse de nous autres amazones, guerrières porteuses de vie, aptes, élues pour ce dessein d'humanité... 

Et en échange, aux hommes furent attribués la force physique, et une sensibilté moins exarcerbée, tel un lot de consolation...

Tout à sa fantasmagorie, et comme un écho à cette révélation soudaine, elle repensa en souriant à une chanteuse qu'elle affectionnait, et en particulier à 2 de ses titres "Je suis liquide", et "Rondes larmes", qu'elle avait tant et tant écouté...

Elle s'en repassa machinalement quelques-unes des paroles en tête...


[...] Depuis l'enfance dorée
Depuis la maladie
Depuis les jours meilleurs
J'avais toujours adoré
Le mauvais paradis
Qu'on trouve dans les pleurs

J'adorais mes rondes larmes
Mes rondes larmes dans l'eau
J'adorais invoquer
L'envie de suffoquer
Sous mes flots
J'adorais m'appeler
Fontaine d'eau salée
Vase clos

Larmes, rondes larmes

Pour un non pour un peut-être
Ou même un imbécile
Pour un souci de rien
Pour un mot pour une lettre
Un chemin difficile
Je pleurais comme un chien [...]


("Rondes larmes" Jeanne Chéral)


C'est vrai  que c'est tellement facile pour nous, si libérateur, à chaque moment clé de notre vie, mais aussi lors de situations anodines!

Certains pourraient rétorquer que la perte des eaux ne se produit que lors de la naissance, contexte heureux de bonheur s'il en est, au contraire des larmes, qui sont bien souvent le fruit d'une situation de souffrance, de douleur, d'angoisse, ou de doutes...

Mais à bien y réfléchir, 
aussi merveilleuse soit une naissance, souffrance, douleur, angoisse ne sont ils pas des sentiments pourtant curieusement familiers à la grossesse et l'accouchement?

En avoir gros sur le cœur, tout comme on en a "gros dans le ventre"...

Et puis n'oublions pas nos larmes de bonheur, d'émotion, de joie... Un fou rire, une déclaration inattendue, un moment émouvant, des retrouvailles...

"C'est sûr !" se dit elle, "il n'y a pas de hasard, c'est l'un de nos attributs !"...
celui qui manque cruellement aux hommes, ou du moins qu'ils se défendent d'afficher...
Eh oui n'en déplaisent à ces messieurs, ils ont eux aussi une part de féminité, infime et pourtant bien réelle, et qui ressurgit parfois à leur corps défendant!

Oui, ce jour là, elle perdit les eaux de ses yeux une fois de plus, mais cette fois, c'était la conséquence d'une merveilleuse nouvelle qui venait de lui être annoncée...


...
  

4 commentaires:

  1. Belle réflexion sur un thème pour le moins original ! Bises Nani

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  2. Je te remercie pour ton gentil message Karine!
    Bises aussi à toi, @ très vite :)

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  3. Je crois que je peux le dire, je suis subjuguée par ton texte Nani. Tu abordes ce Thème avec beaucoup de passion et de sagesse. Tu es la première à participer et je peux dire que je suis déjà comblée...
    Mille merci Nani, bises et très belle journée à toi.

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    1. Eh bien tu me vois très flattée Marie!
      A vrai c'est un théme qui m'est cher, et j'ai pris plaisir à rediger ce texte, dont les mots venaient tout seuls au fur et à mesure!
      Encore merci :)
      Bises à toi

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